RSE & QVT : enjeux et leviers communs pour les organisations

Les organisations privées comme publiques sont de plus en plus préoccupées par leur responsabilité sociale et sociétale. Elles doivent aujourd’hui prendre en compte l’impact de leurs activités dans l’élaboration de leurs stratégies. La RSE intègre des axes économiques, sociaux et environnementaux qui influent sur la productivité et l’image de l’organisation de l’entreprise et peuvent avoir des répercussions légales. La QVT ou qualité de vie au travail fait partie des sujets essentiels de la RSE aux côtés de l’impact environnemental. Pour vous apporter des éclairages sur les notions de RSE et de QVT, nous vous proposons un point sur leur cadre légal, ainsi que les enjeux et leviers pour les organisations.

Comment définir la RSE, la QVT et la QVCT ?

La responsabilité sociétale ou sociale des entreprises (RSE) est la capacité des organisations à prendre en compte des questions sociales et environnementales à travers l’ensemble de leurs activités. Elle témoigne d’une préoccupation des entreprises et des organisations publiques pour l’impact de leurs activités sur l’ensemble de la société. La QVT, qualité de vie au travail, est un enjeu transversal qui se retrouve dans plusieurs aspects de la RSE.

Si l’acronyme QVT est encore largement utilisé, le Code du travail parle désormais de QVCT pour qualité de vie et des conditions de travail. Cette idée d’amélioration des conditions de travail vient rappeler à l’employeur qu’il doit tout mettre en œuvre pour prévenir les risques pour la santé des salariés, notamment via l’optimisation du poste de travail lui-même. La QVT peut avoir l’image de mesures visant uniquement à permettre aux collaborateurs de se détendre et de créer des liens avec leur équipe à côté des temps de travail, sans s’interroger sur la qualité du contenu du travail. La QVCT est l’occasion de prévenir les risques psychosociaux, les risques physiques et de maintenir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

La QVCT se déploie dans 6 domaines :
- Les relations au travail et les actions en faveur du climat social, notamment via des événements et l’aménagement des lieux de pause ;
- Le contenu du travail en termes de charge de travail, de clarté des consignes, de moyens, d’accessibilité des objectifs et d’autonomie ;
- La santé, qui passe par la prise en compte des risques psychosociaux et TMS (troubles musculosquelettiques), la diffusion du DUERP (document unique d'évaluation des risques professionnels) et l’ergonomie des postes de travail ;
- La montée en compétences via un accès à la formation et l’accompagnement des salariés dès leur intégration ;
- L’égalité professionnelle afin de développer une politique RH inclusive quel que soit le genre, l’âge et ou le handicap des salariés ;
- Un management engageant et transparent afin que l’ensemble des collaborateurs aient accès aux informations concernant la stratégie de l’entreprise, les rôles de chacun ou encore les changements à venir.

Comment la loi encourage l’engagement social et sociétal des entreprises ?

La norme ISO 26 000 est le standard international qui détermine le périmètre de la RSE. Elle définit sept thématiques principales :
- La gouvernance de l’organisation ;
- Les droits de l’Homme ;
- Les relations et conditions de travail ;
- L’environnement ;
- La loyauté des pratiques ;
- Les questions relatives aux consommateurs ;
- Les communautés et le développement local.
Au niveau national, de nombreux textes réglementaires ont accompagné le développement de la RSE. La loi PACTE de 2019 a renforcé la réglementation liée à la RSE via plusieurs mesures. Les entreprises sont incitées à intégrer une notion d’intérêt social et environnemental dans leurs statuts. Elles sont aussi invitées à mieux prendre en compte les attentes des salariés, à respecter l’égalité femmes-hommes et à communiquer plus ouvertement sur le montant des salaires.
Il existe de nombreux labels RSE, en France et à l’étranger, délivrés aux organisations par des organismes indépendants. Une démarche de labellisation n’a pas comme unique avantage de servir l’image de l’organisation, elle permet aussi d’identifier des axes d’amélioration et de créer une nouvelle dynamique interne.

Qu’en est-il de la RSE et de la QVT dans la fonction publique ?

Même s’il accuse un retard dans le domaine, le secteur public a lui aussi besoin de se préoccuper de son impact environnemental, social et sociétal. Les collectivités se sont engagées pour la RSE avec les objectifs de l’agenda 21, programme issu du Sommet de la Terre de Rio qui a eu lieu en 1992.
Au niveau de la QVCT, un accord national de 2009 vise à prévenir les risques pour la santé et la sécurité au travail dans la fonction publique. Il s’agit essentiellement de mesures déjà présentes dans le Code du travail transposées au secteur public. Depuis, aucun accord n’a été ratifié sur le sujet, en revanche des initiatives ont pris le relais au niveau local et au sein du versant hospitalier de la fonction publique.

Quels sont les enjeux de la QVT dans le privé et dans le public ?

L’obtention d’une certification RSE est un gage d’engagement sociétal de l’organisation sur le long terme. Elle montre la volonté de l’entreprise ou de l’administration de s’améliorer. Le processus d’évaluation permet à l’organisation d’identifier des axes d’amélioration spécifiques à sa structure, de développer des outils de pilotage et d’adapter sa stratégie globale.
La certification RSE n’est pas l’enjeu principal pour les organisations. Des salariés qui travaillent dans de bonnes conditions restent plus longtemps dans l’entreprise, ils sont plus impliqués. Ils contribuent à l’augmentation de la productivité et deviennent moteur d’innovation.
Une démarche de QVCT permet de s’assurer de la santé et de la sécurité de chacun conformément à la réglementation. Il existe également un enjeu économique indirect lié à la santé et à la sécurité au travail. Lorsqu’une organisation travaille sur la prévention et la maîtrise des risques, le nombre d’accidents de travail et d’arrêts maladie diminue.
Dans la fonction publique, les enjeux de la QVCT sont assez proches. Lorsque les agents exercent dans un cadre propice à l’épanouissement et à la préservation de la santé, l’absentéisme et le turnover sont minimisés. Parallèlement, l’efficacité et la qualité du service public est accrue.
Enfin, la QVT est un enjeu d’image auprès des consommateurs et des citoyens. Ils sont de plus en plus sensibles aux pratiques des organisations dans l’ensemble des domaines de la RSE. Cette préoccupation s’étend à l’image employeur. Les salariés sont à la recherche de sens dans leur métier et dans leur environnement de travail. Une politique de QVCT est un atout pour le recrutement de nouveaux talents.

De quels leviers disposent les organisations pour améliorer la QVT ?

Suite à l’élaboration d’un projet d’accord, l’ANACT (l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) a émis des recommandations et un guide méthodologique sur la qualité de vie au travail dans le secteur public. Deux domaines d’actions s’en dégagent. Il s’agit tout d’abord d’opérer un changement au niveau des techniques de management pour évoluer vers un management tendant davantage vers l’accompagnement. Ensuite, il est question de favoriser l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, notamment via le télétravail dans la fonction publique.
En laissant davantage d’autonomie aux agents, en leur permettant de prendre des initiatives, on laisse de la place à l’expérimentation et à l’amélioration continue des processus. C’est ce qui mène à la création de l’organisation apprenante. Dans le secteur privé également, les méthodes de management jouent un rôle important dans le climat social et les conditions de travail.
Comme le management, le système de prise de décision est un levier d’amélioration de la QVT. Dans de grandes organisations, la structure peut être complexe et les décisions uniquement descendantes. Ce type de structure peut générer de la frustration et un manque de motivation. Dans certaines organisations, privées comme publiques, ce sont les experts du sujet qui prennent part au processus de décision. C’est alors la compétence et le niveau de connaissances qui sont valorisés face au niveau hiérarchique.
Un autre levier est le développement des compétences, qui relève aussi du réglementaire. Depuis la réforme de la formation professionnelle, l’accès à la formation est facilité tout au long de la carrière des employés et des agents.
L’amélioration de la QVT est une démarche qui nécessite une expertise et une approche incluant l’ensemble des acteurs de l’organisation. Hibyrd est spécialisé dans la transformation des organisations. Grâce à notre approche hybride, nous vous accompagnons sur les aspects techniques tout en favorisant l’acceptation du changement via du coaching.

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Publié le 17 février 2023par Hibyrd

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